Les immeubles écolos de Green Home ont été vendus comme étant performants et écologiques. Seulement, depuis trois ans, les habitants se plaignent des problèmes liés au chauffage et à l’eau chaude. Ce qui est également une véritable préoccupation pour la mairie.

Bâti sur les Terrasses de Nanterre, entre la cité des Provinces françaises et le conseil départemental, cet ensemble locatif a été présenté par son promoteur, Bouygues immobilier, et son aménageur, l’Epadesa (devenu Paris La Défense en 2018, Ndlr), comme étant écologique. Cependant, depuis que ses locataires et copropriétaires sont entrés, depuis mai 2016, dans les lieux, des problèmes de chauffage et d’eau chaude et de pression d’eau se répètent. Ce qui a provoqué leur colère.

Des habitants inquiets

Les habitants ont eu l’occasion de poser leurs questions aux responsables de Bouygues immobilier jeudi dernier, mais plusieurs ont été déçus par les réponses qui leur ont été données. En effet, de grands plans ont été annoncés à la place des réponses concrètes pour résoudre leurs problèmes. Bouygues immobilier s’est engagée en annonçant aux habitants qu’une permanence sera mise en place dans la résidence à partir de lundi dernier pour vérifier les sources des problèmes. Certains habitants sont cependant sceptiques puisque les mêmes engagements leur ont déjà été donnés en 2016.

Une performance énergétique ambitieuse

À l’aide d’une conception bioclimatique, d’une ventilation mécanique contrôlée (VMC) individuelle, double flux – qui est prévue pour répondre à presque tous les besoins de chaque logement en terme de ventilation et de chauffage – et à une PAC (pompe à chaleur) collective – qui, pour produire de l’eau chaude sanitaire de l’immeuble, exploite les calories des eaux usées provenant des salles de bain et des cuisines des habitants –, le bâtiment devrait être en mesure de consommer moins d’énergie pour en produire plus.

525 m2 de panneaux photovoltaïques compensent les consommations des logements afin que la copropriété puisse réaliser des économies d’environ 6 000 euros sur les coûts d’entretien annuel. Par rapport au niveau exigé par la réglementation, les logements devaient consommer jusqu’à trois fois moins d’énergie primaire. Les deux pompes à chaleur qui ont été installées sont à l’arrêt et des ballons d’eau chaude individuels ont été installés le temps de trouver une solution.

À noter que Green Home Nanterre est constitué de 144 logements et 33 logements en locatif social. Les installations devant fournir de la chaleur pour le chauffage et l’eau chaude sanitaire sont donc très sollicitées. Toutefois, le promoteur reconnaît la fragilité de la pompe à chaleur qui a été installée.

Qu’en est-il du côté de la mairie ?

La mairie se préoccupe également de la situation que vivent les habitants. Si au départ, il n’y a pas eu d’inquiétude sachant que des réglages sont prévus durant la première année de la mise en service des installations, trois ans après, les mésaventures répétitives des habitants sont devenues de véritables problèmes.

Cela soulève également d’autres inquiétudes concernant les autres lots du projet Cœur de quartier qui doivent disposer des techniques identiques à ceux du Green Home, également opéré par Bouygues. Il s’agit, en effet, de 650 logements et un effet multiplicateur préoccupe grandement la mairie. Selon la mairie, ce genre de situations n’est pas pris en compte par la loi. Cependant, Bouygues risque de se voir refuser le permis si la situation n’est pas résolue, toujours selon la mairie.

Toutefois, selon le responsable de chez Bouygues immobilier, une version deux de la pompe à chaleur sera installée en juin et les travaux sont prévus se terminer vers la moitié à la fin du mois de juillet. Il s’agit d’un équipement qui a fait ses preuves ailleurs, toujours selon le responsable de chez Bouygues immobilier. Le rapport final de l’expertise en cours sera transmis au promoteur aux environs du 27 mars.

Le promoteur a d’ailleurs prêté des convecteurs électriques pour permettre à certains habitants de se chauffer. Les factures d’électricité liées à ces convecteurs seront réglées par le promoteur. Ce dernier remboursera également les charges engagées par la copropriété concernant la maintenance, l’électricité et à la pompe à chaleur.