Il y a quatre ans, le Pavillon Français de l’Exposition Universelle de Dubaï se dressait fièrement, incarnant un joyau d’architecture. Conçu pour être démonté, transporté et remonté à Toulouse pour agrandir le Centre national d’études spatiales (CNES), ce bâtiment de vingt mètres de haut et de cinq mille mètres carrés, d’un coût de 36 millions d’euros, est aujourd’hui réduit à un tas de ferraille corrodé par la rouille. Le Canard enchaîné a récemment révélé cet état de délabrement inquiétant.
Jean-Luc Pérez, l’architecte de cette merveille, considère ce projet comme l’œuvre de sa vie, capable de produire sa propre électricité. Cependant, il pointe du doigt les erreurs commises lors du démontage, où des poutres ont été sectionnées au chalumeau pour entrer dans des conteneurs, rendant la structure impossible à remonter. Un membre anonyme de l’équipe ayant travaillé sur le projet accuse la compagnie française de l’Exposition universelle de négligence dans les contrôles de démontage, une affirmation que l’entreprise réfute en reconnaissant toutefois certains manquements.
Le CNES, ayant investi 2,5 millions d’euros dans cette opération, se voit contraint d’abandonner le projet. Julien Anxionnat, délégué syndical CFDT au CNES, exprime son indignation face à ce gaspillage de fonds publics. Malgré la revente des centaines de tonnes de ferraille pour 269 700 euros, le CNES tente de sauver les pièces en bon état, telles que les panneaux photovoltaïques, afin de les réutiliser. La situation demeure un exemple frappant de mauvaise gestion et de décisions regrettables dans le domaine architectural.
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