Le secteur de la construction, confronté à un effondrement sans précédent dans le domaine du logement, pourrait voir disparaître jusqu’à 300 000 emplois en trois ans, alerte la Fédération nationale du bâtiment. Olivier Salleron, à la tête de l’organisation, a dépeint le 12 mars une scène alarmante, qualifiant la situation de « potentiellement explosive » malgré les mesures de relance gouvernementales jugées insuffisantes. La tension monte parmi les professionnels, avec un mécontentement qui pourrait bientôt se traduire par des actions concrètes, rappelant les mobilisations du secteur agricole.

La dégradation de l’activité est manifeste, avec une baisse significative des mises en chantier et des autorisations de construire, entraînant une prévision pessimiste de seulement 250 000 logements lancés en 2024. Cette récession, exacerbée par une politique jugée désorganisée, a déjà conduit à la perte de 13 000 emplois l’année précédente, un chiffre qui pourrait s’accroître dramatiquement si des mesures efficaces ne sont pas prises. Olivier Salleron critique vivement l’absence de planification, entraînant le secteur dans une spirale négative, avec des conséquences désastreuses sur l’emploi et la vitalité économique.

Face à cette crise, le gouvernement, par la voix de Guillaume Kasbarian, ministre chargé du logement, a proposé des mesures visant à simplifier et numériser les procédures, sans convaincre totalement la Fédération qui réclame des interventions plus radicales. Par ailleurs, si des avancées ont été réalisées concernant la rénovation énergétique, la profession reste en attente de solutions concrètes pour pallier la fin de dispositifs clés tels que le « Pinel », essentiels pour soutenir le secteur et favoriser l’accès au logement, notamment pour les jeunes ménages primo-accédants. La crise actuelle souligne l’urgence d’une refonte des politiques de construction et de soutien à l’innovation dans le bâtiment pour éviter une mobilisation de grande ampleur.