Pour le neuf ainsi que pour la rénovation BBC des logements, les besoins en matière de matériaux de construction ont été modélisés par l’Ademe dans ses études publiées en décembre. Il s’agit de données aussi bien utiles qu’inédites permettant d’anticiper les gisements de déchets et les potentielles pénuries.

En 2015, la formalisation a permis d’observer que dans le secteur du bâtiment neuf, la consommation de matière était de 51 millions de tonnes environ, dont 8 millions de tonnes pour le secteur tertiaire (commerce, hôtellerie, enseignement, bureaux – CHEB) et pour le secteur du logement, 43 millions de tonnes.

Comme un ralentissement de la construction de logements neufs est prévu d’ici 2050, la consommation annuelle de matière serait amenée à baisser pour le secteur du logement. En 2050, cette baisse pourrait être entre -36 et -39 % et en 2035, entre -5 et -7 %, en fonction du matériau considéré.

Quant au secteur commerce, hôtellerie, enseignement, bureaux, on peut observer des baisses de consommation pouvant varier selon la nature du matériau : en 2050 par rapport à 2015, entre -30 et -35 % et en 2035, entre -35 et -40 %. Ainsi, jusqu’en 2050, les matériaux consommés atteindront 1,3 milliard de tonnes, dont 85 % pour la recette du béton (ciment, sable et granulats), et ce, pour le seul secteur résidentiel neuf.

Un exercice similaire a été réalisé par l’Ademe pour le secteur de la rénovation. Ainsi, d’ici 2050, 17 millions de tonnes d’isolants seront nécessaires pour la rénovation de l’intégralité du parc de logement BBC, 9,7 millions de tonnes pour les logements collectifs, et 47,4 millions d’autres matériaux pour les logements individuels. Ainsi, 80 % des 74 Mt de matériaux pourraient être consommées dans la rénovation des maisons individuelles d’ici 2050.

Un rapport de 7 à 17 a été mis en évidence, entre la rénovation et la construction neuve, par les deux études de l’Ademe. La construction neuve devra privilégier la consommation de matières recyclée. La politique de rénovation, quant à elle, va en générer. En tout, la rénovation du parc va produire 9,8 Mt de déchets de couverture, 154 millions de portes ou volets, 188 millions de fenêtres, 1,2 millions de tonnes de déchets d’isolant, 0,6 Mt d’enduits et 4 Mt de déchets de plâtre.

Si les boucles d’économie circulaire s’intensifient, cela permettrait d’alimenter les constructeurs en matières recyclées.