La Fédération française du bâtiment collabore avec 450 « référents sûreté » du ministère de l’Intérieur depuis 10 ans. Cependant, les professionnels du BTP sont découragés face à la multiplication des vols sur les chantiers. En effet, tout y passe, des carburants aux câbles des grues en passant par la robinetterie jusqu’aux tableaux électriques, et même des engins.

Des vols sur commande

Les malfaiteurs sont bien organisés et agissent sur commande pour le compte des réseaux d’Europe de l’Est. Ils connaissent parfaitement le cours des métaux ainsi que la valeur des matériaux. Les entrepreneurs luttent au quotidien contre ce fléau. Même à l’embauche, certains professionnels sont menacés, rackettés ou font l’objet de chantage… Selon le secrétaire général de la Fédération régionale des travaux publics d’Occitanie, les adhérents subissent des dégradations d’engins et des vols de carburants. Les vols d’engins sont moins fréquents, car ils sont pucés, ce qui les rend traçables.

Un préjudice à risque

Le préjudice annuel causé par ces vols se chiffre à 1 milliard d’euros. C’est-à-dire 1 % du chiffre d’affaires, selon la Fédération française du bâtiment (FFB). Si les dommages indirects subis étaient chiffrés, le préjudice vaudrait le double. Le vol d’un larcin coûte très cher aux entrepreneurs puisqu’il vaut entre 7 600 et 12 200 euros. En ce qui concerne le prix d’un câble de grue, il est de 10 000 euros. Pourtant en cas de vol, il faut débourser le quadruple pour le déplacement d’une deuxième grue pour le remplacer. Certains chantiers et territoires risquent d’être désertés par les entrepreneurs qui perdent énormément en raison de ces vols puisque leur marge se situe entre 1 et 2 % du chiffre d’affaires, toujours selon la FFB. Certaines villes sont considérées à risque par la profession, comme celles du « 9-3 ».