Le 14 août 2018, l’Italie a vécu un drame (43 morts) avec l’effondrement de son viaduc autoroutier situé à Gênes. Ce qui a amené les pouvoirs publics français à recenser l’ensemble des ouvrages d’art présents sur tout le territoire. Certaines de ces infrastructures sont vieillissantes.

Selon le résumé du professeur à l’université Lyon 2, Alain Bonnafous, la situation de tous ces ouvrages n’est pas encore catastrophique, mais quelques-uns sont vieillissants en raison des sous-investissements considérables ces dernières années.

L’actuelle ministre de la Transition écologique qui était chargée des seuls Transports avant le drame de Gênes a sollicité des spécialistes suisses pour réaliser un audit. Le rapport de ces derniers a révélé que le réseau routier national, non concédé à des entreprises privées, compte 12 000 ponts, dont 30 % nécessitent des réparations et 7 % représentent, à terme, un risque d’effondrement. Le rapport a également prédit que 6 % de ces infrastructures ne seront plus en service d’ici 2037 si aucune augmentation du budget n’est pas effectuée.

L’année dernière, en septembre, le gouvernement a publié la liste des 164 grands ouvrages de l’Hexagone en indiquant leur état. Ainsi, 23 de ces infrastructures nécessitaient des travaux. Selon le ministère, il s’agit d’une classification qui ne traduit pas de risque de sécurité, mais qui peut servir d’outil afin d’indiquer le niveau des réparations ainsi que leur degré d’urgence.

Les investigations ont été élargies sur le reste du réseau routier et ont montré qu’au moins 25 000 ponts présentent un état structurel déplorable et peuvent entraîner des problèmes de disponibilité et de sécurité pour les usagers.

Parmi ces ponts, 8,5 % des ponts des départements, 7 % des ponts de l’État et 18 à 20 % sont probablement des ponts des intercommunalités et des communes, selon le comptage de la mission sénatoriale d’information sur la sécurité des ponts.

Pour assurer la rénovation de ces ponts, les sénateurs demandent un plan Marshall en soulignant l’assistance des petites collectivités territoriales. Selon le ministère de la Transition écologique, les crédits destinés à l’entretien des routes, y compris les ponts, ont considérablement augmenté.

Le nombre exact de ponts routiers français demeure inconnu en raison de l’absence d’un recensement des ponts qui sont gérés par les collectivités territoriales. Il y aurait entre 200 000 et 250 000 infrastructures.